Sunday, December 8, 2013

The evacuee today
		                    
							Lors de son procès pour trahison il y a 50 ans, Nelson Mandela a déclaré au tribunal : « Au cours de ma vie, je me suis consacré à la lutte pour les peuples africains. J'ai combattu contre la domination blanche et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivent ensemble en harmonie avec des chances égales. C'est un idéal pour lequel je souhaite vivre et que je souhaite voir se réaliser. Et, s'il le faut, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »

L'Afrique du Sud et le monde peuvent être reconnaissant qu'il ait vécu.

L'ancien président américain Bill Clinton a une fois demandé au lauréat du prix Nobel de la paix de décrire son parcours depuis Robben Island au bureau de la présidence sud-africaine. « Quand vous êtes jeune et fort, lui a répondu Mandela, vous pouvez bâtir votre en vie sur la haine. Et je l'ai fait pendant de nombreuses années. » Puis, un jour, après des années d'emprisonnement, de violence physique et psychologique et de séparation d'avec sa famille, il s'est rendu compte que tout pourrait lui être pris excepté son coeur et son esprit. « Ils ne pouvaient pas prendre ces choses. Ces choses dont je n'avais pas encore le contrôle. Et j'ai décidé de ne pas les donner. » Dans une autre conversation l'ancien président sud-africain a admis que, alors qu'il quittait la prison, ils avaient été tentés de choisir la haine. « J'ai réalisé en passant la porte que si je les détestais encore, c'est qu'ils me tenaient toujours. Je voulais être libre. Alors j'ai laissé aller la haine. »

Photo reproduite avec la permission du Parlement des Religions du MondeLa volonté de Mandela à pardonner malgré toute sa souffrance a permis d'éviter une terrible guerre civile ainsi qu'un bain de sang, qui étaient tous deux prédit avec assurance pour son pays après l'apartheid. Il a montré de manière convaincante que le pardon n'est pas seulement une affaire personnelle ou religieuse, mais peut affecter la vie de toute une nation. Il a également donné à voir au monde, souvent à court de bonnes nouvelles, un exemple puissant de la différence qu'un individu peut faire.

L'approche de Mandela n'était pas sentimentale, mais réaliste et pratique. « Il était très répugnant de penser que nous pourrions nous asseoir et parler avec ces gens, mais nous avons dû nous mentaliser pour cela et nous dire : « Sans ces ennemis, nous ne pourrons jamais amener une transformation pacifique et globale dans le pays. « Et c'est ce que nous avons fait. » La raison pour laquelle le monde a ouvert ses bras aux Sud-Africains, c'est parce qu'ils ont été capables de s'asseoir avec leurs ennemis et de dire : « Arrêtons de nous massacrer les uns les autres. Parlons de la paix. ». »

Elle est impressionnante la manière dont les sud-africains de différentes races ont construits leur héritage religieux et montré une telle capacité à pardonner. J'ai d'abord été conscient de cette qualité quand j'étais en Afrique du Sud en 1954 et que j'y ai rencontré plusieurs des collègues de Mandela dans la lutte pour l'indépendance, y compris le chef Albert Luthuli, futur lauréat du Prix Nobel de la Paix, et William Nkomo, médecin et premier président noir du South African Race Relations Institute, qui, avec Mandela était un co-fondateur de la Ligue de la jeunesse du Congrès national africain.

L'ancien archevêque Desmond Tutu a mieux que n'importe qui expliqué ce phénomène avec ses références à l'Ubuntu, une philosophie traditionnelle d'Afrique du Sud qui met l'accent sur notre humanité commune ; notre lien et notre interdépendance en tant qu'êtres humains. « Je suis parce que vous êtes », dit l'archevêque Desmond Tutu, « La façon dont je me comporte impacte non seulement sur ​​moi, mais aussi sur les autres autour de moi parce que nous appartenons à un ensemble plus vaste. Ainsi, une personne croyant à l'Ubuntu est généreuse, attentionnée et respectueuse envers les autres, elle apprécie les différences qui, ensemble, nous rendent plus fortes que la somme de toutes nos parties !

Mandela, dans son autobiographie Un long chemin vers la liberté, dit que dans ses longues et solitaires années en prison sa soif de liberté pour son peuple est devenue une soif pour la liberté de tous les peuples. « Un homme qui enlève la liberté d'un autre homme est prisonnier de la haine, il est enfermé derrière les barreaux des préjugés et de l'étroitesse d'esprit. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité. » Un regard sur les titres d'aujourd'hui nous dit que sa marche a pris fin, pas la nôtre.

Michael Henderson est un journaliste freelance et auteur de onze livres, dont "No Enemy To Conquer - Forgiveness in An Unforgiving World" et "See You After the Duration - the Story of British Evacuees to North America in World War II", il a été présentateur télé, animateur radio et a travailé pour la paix et la compréhension dans environs 25 pays depuis plus de cinquante ans.

NB : Des individus de toutes cultures, nationalités, religions et croyances sont impliqués et actifs avec Initiatives et Changement. Ce texte représente le point de vue de l’auteur, pas nécessairement de toute l’organisation Initiatives et Changement.

Traduction par Maud Glorieux