Note de la rédaction: L'Exercice des couvertures est une activité visant à sensibiliser les participants à l'expérience autochtone. Marie Émilie Lacroix d'I&C Québec, elle-même autochtone (Innue), décrit ses expériences lorsqu'elle l'a présentée à plusieurs communautés du Québec et au Mexique.
L’Exercice des couvertures (EC) a poursuivi son voyage vers plusieurs endroits au Québec. Fin mai, au Cap-de-la-Madeleine, 36 personnes y ont participé, dont quelques Autochtones. À Ottawa, sur la Colline parlementaire, nous étions 800 participants, dont plusieurs équipes à faire vivre les étapes de l’EC. Il n’y a pas eu de cercle de partage, mais les actions et les visages parlaient d’eux-mêmes. Je suis heureuse de voir comment le message peut faire prendre conscience de faits passés au pays, et pourtant si méconnus.
Le 4 juin, je suis partie pour le Mexique afin de participer à cette activité qui s’est tenue à Cuernavaca, en espagnol. Le 21 juin, au cours de la Journée nationale des Autochtones, l’EC a été animé à l’Institut de pastorale des Dominicains, à Montréal, où 45 personnes y ont pris part. Dans la ville de Québec, Lise Gauvreau, Katy et moi avons été accueillies par 130 employés du ministère des Affaires autochtones et du Nord Canada. Le 6 juillet, à Grondines, 35 personnes ont participé à l’EC avec émotions. Des adolescents ont été touchés et se sont promis de mieux s’informer à l’avenir.
Au mois d’août, au musée Shaputuan, situé à Uashat, sur la Côte-Nord, l’EC a eu lieu en présence de plusieurs médias. J’ai été comblée par la participation du chef Jean- Charles Piétacho, de Léopold et de Delvina Hervieux. Lors du partage en cercle, les Autochtones ont mentionné combien cette activité leur a fait du bien. Cela me réconforte et m’encourage à continuer.
Plus tard, en août, à Mashteuiatsh, ma communauté, 15 personnes ont participé à l’EC dont 3 Autochtones et 6 Français. Cette expérience me donne encore plus d’espoir pour l’avenir.
En septembre, Joseph Vumiliya et moi avons animé l’EC à l’école Louis-Joseph-Papineau de Montréal, dans trois classes de secondaire 4 : une journée au cours de laquelle 96 jeunes de toutes origines ont vécu un chapitre de l’histoire qu’ils n’oublieront pas.
Un des meilleurs moments a été notre rencontre avec les 30 gardiens des parcs nationaux du Québec. Il y a eu des pleurs, mais surtout une ferme décision de leur part d’être les gardiens des territoires des peuples autochtones au Québec. Ils veulent adapter leur programme en fonction de ce qu’ils ont appris de leur expérience.
Le 21 septembre, à Victoriaville, 12 personnes ont pris part à l’EC qui les a beaucoup touchées. Le 27 septembre, la pasteure Cynthia Patterson, au nom de la conférence du clergé anglican du Québec, a invité l’équipe d’I&C à vivre l’EC au Monastère des Augustines. C’est une première en version bilingue. De magnifiques courtepointes ont été présentées, travail de femmes de North Hatley pour des familles Naskapis. Ce sont des moments importants de guérison et de réconciliation.
Fin septembre, à Rivière-du-Loup, sur les rives du Saint-Laurent, Lise Gauvreau et moi avons présenté l’EC à 60 personnes qui ont été très touchées par leur expérience.Je suis étonnée de constater qu’une personne n’avait jamais entendu parler des pensionnats. Une raison de plus pour continuer d’informer et d’inviter les gens à vivre un avenir que nous construirons tous ensemble.
Marie Émilie Lacroix, Québec