Initiatives et Changement (I&C) a débuté son engagement dans la région des Grands Lacs africains dans les années 2000. C’est dans ce cadre qu’en juin 2012 I&C a offert l’opportunité à des personnalités politiques burundaises de premier plan, toutes sensibilités confondues, de se réunir durant une semaine en Suisse, à Caux, pour réfléchir à l’éthique personnelle du leader et développer les compétences dont a besoin un dirigeant pour jouer un rôle constructif dans la consolidation de la paix.
Initiatives et Changement (I&C) a débuté son engagement dans la région des Grands Lacs africains dans les années 2000. Depuis, son action de transformation des conflits pour la construction d’une paix durable s’est plus spécifiquement concentrée sur le Burundi. Dans ce pays en proie à des crises politiques et sécuritaires à répétition, I&C mène un travail de préparation des esprits au dialogue, de renforcement des valeurs morales au sein des élites et de rapprochement des dirigeants.
C’est dans ce cadre qu’I&C a offert l’opportunité à des personnalités politiques burundaises de premier plan, toutes sensibilités confondues, de se réunir durant une semaine en Suisse, à Caux, pour réfléchir à l’éthique personnelle du leader et développer les compétences dont a besoin un dirigeant pour jouer un rôle constructif dans la consolidation de la paix.
Outre des présidents de partis politiques, des anciens candidats à l’élection présidentielle de 2010 et autres députés et sénateurs, il convient de relever la participation parmi les quelque 18 personnalités politiques présentes, de deux anciens chefs d’Etat du Burundi.
Le professeur Eale, Recteur de l’International Leadership University à Bujumbura, a durant les premiers jours conduit la réflexion autour du concept de leadership et délivré un certain nombre de messages clés. Il a notamment insisté sur la nécessité, pour qu’un leader soit efficace, qu’il apprenne à se construire. Ce dernier se doit, en effet, de quitter à un moment donné ce qui le caractérise et sortir de la mêlée. Le professeur a beaucoup insisté sur les qualités requises d’un leader : avoir une vision, savoir montrer la direction, entraîner la communauté.
Le président d’honneur d’I&C International, l’ambassadeur Cornelio Sommaruga, qui est un exemple de leader lui-même, a également échangé avec les participants sur la question du leadership. Dans son intervention, il a cité les quatre personnes l’ayant le plus marqué au travers de son existence. Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, il ne s’agissait aucunement des grandes personnalités connues dans le monde : un prêtre qui l’a conseillé quand il était responsable scout, son épouse qui l’a soutenu dans ses engagements professionnels, un de ses supérieurs hiérarchiques qui l’a encouragé à avoir confiance en lui-même et enfin une infirmière en Angola qui l’a déterminé à travailler à l’interdiction des mines anti-personnelles.
Afin d’associer la pratique aux considérations théoriques, les participants se sont penchés sur les réalités de la situation burundaise. Tout en analysant les défis auxquels fait face leur pays, tant au niveau politique, sécuritaire, que social et économique, ils ont cherché à dégager une vision commune sur les pistes à suivre pour y apporter des réponses. Cet exercice intense a suscité un dialogue aussi vif que franc. Il a souligné des points de divergences mais également révélé des consensus sur un certain nombre de problèmes, de même que certaines manières de les aborder.
Cette réunion, loin de la capitale burundaise a été l’occasion que se créent ou se renforcent des liens entre les participants. Dans certains cas, il s’agissait de retrouvailles après de nombreuses années. Indirectement, ce séminaire a ainsi contribué à renforcer la cohésion de l’élite dirigeante du pays par-delà les appartenances et les différences de positions. Il a en tous les cas certainement permis à certains de retrouver de l’espoir pour leur pays.
Le souhait de prolonger ce genre d’échanges sur place à Bujumbura a été exprimé par de nombreux participants et à plusieurs reprises. Cela pourrait être l’une des suites de ce séminaire. Un défi à relever qui pourrait porter beaucoup de fruits.
Les remerciements des participants et des organisateurs se dirigent vers le Département fédéral des affaires étrangères suisse, qui soutient le travail d’I&C dans les Grands Lacs africains depuis de nombreuses années et a permis la tenue de cette rencontre.