Cercles de Femmes Artisans de Paix au Kenya, dans le comté de Trans-Zoia
« Le bien le plus précieux que vous possédez est un cœur ouvert, et l'arme la plus puissante que vous pouvez être est un instrument de paix » a dit l'une des 16 femmes qui a participé à la session Ce qui crée ou détruit la paix. Cela a été un tournant majeur pour elle pendant les cercles de Femmes Artisans de Paix qui ont eu lieu à Kitale dans le comté de Kitale-Trans-Zoia du 12 au 14 mai. Elle se rendit compte qu'elle était responsable de l'absence de paix et de compréhension qu’il y avait dans sa propre famille, et ce jour-là, elle a décidé d’avancer et de résoudre les problèmes entre elle et son mari. Elle a également pris la décision de travailler à corriger ses erreurs afin d'assurer de ne pas détruire la paix d'autres personnes que ce soit physiquement, émotionnellement ou même socialement.
La session de partage d'histoires a apporté son lot de larmes mais également d’encouragements. La plupart des participantes ont décrit comment la discrimination de leurs beaux-parents ou de leurs maris, ainsi que l’abus par leurs époux, sont à l'origine de l'absence de paix. Après la session Paix intérieure, la plupart des participantes ont été en mesure de lâcher une partie de la peine, la haine et l’humiliation qu’elles ont subies pendant de nombreuses années.
Sorofine dit qu'elle a appris à pardonner et à être en paix, peu importe à quel point elle a été blessée. Elle a raconté comment son beau-père a une fois tenté de la violer et que quand elle s’est échappée, elle a été menacée de mort pour qu’elle ne parle à personne de l'incident. Ce fut le début d'une vie de peur qu’elle ne pouvait même pas partager avec son mari. Si bien qu’à la fin son mariage ne fonctionnait plus, elle a été heureuse de partager son histoire pour la première fois. « Sans le pardon, la vie est régie par des cycles sans fin de représailles et de ressentiment. Je choisis de pardonner et de continuer ma vie », dit-elle.
En passant par la session Écoute les autres, la plupart des participantes ont avoué être de mauvais auditrices. Cependant, elles ont ensuite promis de travailler sur leurs compétences d'écoute, sans discrimination fondée sur l'âge, la race, la tribu ou même la religion.
Le dernier jour, une des participantes a raconté comment elle avait déjà commencé à changer chez elle. Elle nous a dit que son mari aurait aimé que la formation de trois jours se poursuive pendant une semaine afin qu’elle change encore plus et que par conséquence lui aussi !
Le comté de Kitale-Trans-Zoia borde le comté de West Pokot où il y a eu une augmentation de cas de vols de bétail et de meurtres par la communauté Pokot. Les femmes ont demandé de l’aide aux CoP afin de réunir les femmes de Kitale et West Pokot en mauvais termes.
Le chef de zone Charles Namunyu, qui est venu clore la réunion avec Edith Bor de l’Organisation Joyful et Grace Okaalo, une Rotarienne (en collaboration avec Rise Up Foundation - Kitale), a promis de travailler avec les participantes afin de s’assurer que la paix règne dans tout le Trans-Zoia.
Il y a eu de la joie lorsque les participants ont reçu leurs certificats de participation et un rappel qu'elles étaient devenues des agents de la paix chez eux, dans leur communauté et au sein de la nation.
La formation a été facilitée par Rachel Wamalwa, Ann Gitu et Anastasia Munene.
L'équipe des Femmes Artisans de paix au Kenya tient à remercier certains membres de la CoP Sydney qui soutenus financièrement cette formation.
Par Rachel Wamalwa & Annastasia Munene
Traduction par Nathalie Renia