Cercles de Femmes Artisans de Paix au Zimbabwe
Les premiers Cercles de Femmes artisans de Paix tenus au Zimbabwe, facilités par Angie Katito et Adelaide Mhunduru, ont eu lieu sur une période de trois jours en Février 2015. Ils se sont déroulés à Gweru, banlieue densément peuplée de Mkoba et troisième plus grande ville du Zimbabwe.
Au début des cercles de paix, les 12 participantes étaient un peu sur le côté, timides, pas sûres de ce qu'est un Cercle de paix, mais alors que le programme a pris forme elles ont commencé à s’ouvrir les unes aux autres malgré les luttes économiques, sociales et politiques dans lesquelles se trouve notre pays.
Dans le groupe il y avait une veuve qui avait des problèmes avec sa belle-famille depuis plus de 12 ans et avait coupées les liens avec eux. Ils n’avaient pas été en mesure de voir ses enfants ou de l'aider en aucune manière dans son quotidien. Elle était très amère envers eux parce qu'ils avaient refusé de lui donner le certificat de décès de son mari qui lui aurait permis de réclamer des frais de scolarité pour ses enfants. Le Cercle de paix l'a aidée à se réconcilier avec ses beaux-parents et elle a fait l'effort de les appeler et de leur demander pardon pour son silence. Elle avait influencé ses enfants à aller à l'encontre de leurs parents, maintenant, elle a eu le courage de présenter des excuses à ses enfants et d'ouvrir la communication entre eux et les gens de la famille de leur père.
Beaucoup de femmes portaient une profonde amertume. L'expérience des Cercles de paix a ouvert la voie à la réconciliation - en particulier avec leurs proches. Le pardon et l'honnêteté sont les clés de la paix dans la maison.
Quatre participantes avaient des problèmes financiers avec la femme d'un pasteur qui ne parvenait pas à les rembourser. Après le Cercle de paix, elles ont accepté de lui pardonner et d'essayer de l'aider. Les dames n’étaient plus amères. Elles ont promis de résoudre le problème à l'amiable avec elle.
En mars, le deuxième cercle de paix a été initié par deux femmes qui avaient participé à des cercles de paix précédents. Il a eu lieu dans l'une des plus pauvre et plus dense banlieue de Gweru. Les deux organisatrices ont également participé dans l'espoir de devenir elles-mêmes animatrices. Ce fut excitant pour nous car nous avons besoin de plus de facilitateurs pour être en mesure de répondre aux nombreuses demandes à tenir des Cercles de paix. Notre première journée a été une véritable révélation sur le manque de nourriture dans la région, parce que nos participants avaient tellement faim qu'elles ont mangé le peu que nous avions apporté en un rien de temps. Le deuxième jour, nous étions mieux préparés.
Pendant le Cercle de la paix, nous avons réalisé que ces femmes vivaient dans des conditions très difficiles et que nous devions leur donner les moyens d'aider leurs maris à apporter de la nourriture pour leur famille. Quand nous avons commencé notre premier rassemblement sur « Qu'est-ce que la paix ? », une femme en larmes nous a regardées et a dit « Comment puis-je avoir la paix quand mes enfants sont assis à la maison incapable d'aller à l'école parce que nous ne pouvons pas payer les frais ? ».
Son mari est sans emploi et ils n’ont aucune source de revenu. Elle montrait des signes de stress. Après le Cercle de paix, nous avons promis de lever des fonds pour l’aider à démarrer un commerce. Elle s’associera avec une autre participante qui a le même problème, et deux enfants qui ne peuvent pas obtenir leurs résultats d'examen en raison de frais trop élevés. Nous avons promis de trouver le capital de 200$ nécessaire au démarrage.
De profondes transformations conduisant à la réconciliation entre les membres d’une même famille se sont manifestées à travers le Cercle de paix. Il semblait clair que de meilleures relations au sein d’un couple pourraient ouvrir la voie pour les femmes à travailler plus étroitement avec leurs maris et ainsi répondre à leurs besoins économiques. Quelques-unes ont commencé à penser à de petits projets générateurs de revenus qu’elles pourraient lancer ensemble.
Une autre participante a parlé le dernier jour du Cercle de paix et a partagé, en larmes, son amertume envers son mari qui avait perdu son emploi et ne pouvait plus s'occuper de la famille. Elle avait pris l'habitude de le traiter de tous des noms et lui dire combien il était inutile, mais après être passé par le Cercle de paix elle s’est excusé auprès de lui et a fait quelque chose pour l'aider à prendre soin de la maison.
Ce Cercle de paix s’est avéré très instructif pour nous, il nous a donné une idée de la façon dont les gens vivent de l'autre côté de la ville.
Nous sommes très reconnaissants envers nos sponsors et donateurs pour les fonds qui ont été donnés. Mais nous avons toujours un besoin urgent de fonds pour continuer les cercles. Les fonds vont vers les coûts de transport des participants ainsi que la nourriture et autres frais généraux. Les animateurs donnent de leur temps gratuitement.
Traduction par Jean-Claude Bucumi