Les célébrations des 50 ans du centre de rencontres Asia Plateau et des 10 ans de Grampari ont rassemblé 350 villageois, 150 stagiaires, des bénévoles, 10 participants venus du Jharkhand et les membres du personnel pour une journée bien remplie.
Agriculteurs et habitants des 17 villages autour de Panchgani, dans lesquels Grampari a travaillé, étaient invités à la fête.
Un bref historique a permis de parler du programme de reforestation, de son impact sur le fonctionnement des puits sur le site et tout autour, et du système de collecte des eaux de pluie pratiqué par le centre. L’histoire de réconciliation des frères Yadav a donné l’occasion de saluer Prahlad Yadav, le fils de Maruti Yadav.
Kalpana Kharat a accueilli les invités au nom du personnel d’Asia Plateau et Sudhir Gogate au nom des responsables du centre.
L’accueil par Grampari a été unique : Dipak Jadhav a demandé aux participants qui se sentaient membres du centre et de Grampari de lever la main. Tout le monde l’a levée. Il leur a ensuite demandé de lever l’autre main pour s’accueillir mutuellement. Un tonnerre d’applaudissements est venu conclure l’exercice en signe de satisfaction.
400 personnes ont déjeuné dans la grande salle à manger, assis par terre et avec des feuilles d’arbre comme assiettes! Le repas était servi par un groupe de 70 jeunes de Grampari aidés des stagiaires en formation à Asia Plateau. Toute l’opération s’est déroulée sans aucun problème. L'invitation mentionnait des questions telles que l'utilisation et la conservation de l'eau, les approvisionnements alimentaires adéquats et sécurisés, la pauvreté et l'intolérance qui conduit à la violence. Les discussions ont cherché à résoudre les problèmes à l'échelle mondiale et les intervenants ont partagé leurs propres expériences sur ces questions.
Ashok More, un agriculteur du village de Pachpute Wadi a parlé de son changement personnel. Il a évoqué la façon dont il battait sa femme sous l'influence de l'alcool et a partagé sa décision d’arrêter de boire et de s'excuser auprès de sa femme pour son comportement. Il a reconnu la contribution à la vie de famille de son épouse Sangeeta, qui était avec lui sur scène. Il a aussi parlé de son travail pour la protection des sources et des nappes phréatiques, contribuant à donner de l'eau potable à environ 6000 personnes. Il partage souvent son histoire personnelle avec les gens qui travaillent avec lui quand ils construisent les « boîtes de printemps » dans les moments de calme sur les collines.
Sheila, jeune fille à l'air fragile venue du Jharkhand, nous a parlé de ses efforts pour amener l'eau au village où 40 familles se partageaient un seul robinet. Elle a décidé d’aller rencontrer les autorités et de faire pression pour obtenir plus de robinets. Au lieu d'aider, celles-ci ont commencé à abuser d’elle en disant: « N'as-tu pas autre chose à faire que de rester assise ici pendant des heures? » Elle a répondu: « C'est mon travail et c’est important ! » et ne bougeait pas. En fin de compte, les autorités ont cédé et il y a maintenant six robinets dans le village.
Usha Malus est une fille timide et faible, qui lève rarement la tête et a participé à la première classe de couture de Grampari avec beaucoup de réticence. Ces cours ont fonctionné à un coût très bas en 2008. Incapable de supporter le traitement qui lui infligeait sa belle famille et mariée à un homme mentalement instable, elle était retournée chez ses parents. Même là, elle n'a pas été accueillie dignement à cause de la stigmatisation attachée à une «femme qui a quitté son mari» et a dû subir de la maltraitance à la maison. Rapide pour apprendre à coudre, Usha a joué un rôle de premier plan dans le groupe des femmes. Une Usha indépendante et confiante mène maintenant une vie digne, gagne sa vie et est respectée par tous. Elle a dit que les gens auprès de qui elle mendiait sont ceux qui maintenant lui demandent de l'argent. « Quelque part, je me sens en paix sur ce sujet. » Usha est une preuve vivante sortie de la pauvreté. L'activité d'Usha va si bien qu'elle n’a même plus le temps de venir aux réunions de Grampari!
Dhrupad, un jeune villageois du Jharkhand, a parlé de la façon dont il avait arrêté de fumer et s'est attaqué à sa colère et à ses jalousies. Il a eu l'idée de construire une route pour son village, ce qu'il a fait en mobilisant ses amis.
Ramprasad s'était livré à toutes sortes de drogues : il a décidé de renoncer à cette dépendance. Il s’est alors souvenu qu'une fois – il était ivre – il avait frappé un chauffeur de bus. Il l’a recherché et trouvé pour s’excuser et il a en fait découvert que ce conducteur était très pauvre et vivait dans un état pathétique. Non seulement il s'est excusé, mais il a aidé son fils à trouver un emploi.
Deux femmes entreprenantes, Swati Shingade et Suvarna Shedge, ont parlé de leur expérience de l'agriculture durable. Shingade a démissionné en tant qu'officier IPS pour se lancer dans l'agriculture. Elle a expliqué comment elle avait fait de bons profits grâce à des méthodes agricoles alternatives. Un autre fermier de Godavali Lakshuman a raconté comment il avait commencé à cultiver des fraises biologiques. Il avait été inspiré par une conférence à Grampari de Padmashri Subhash Palekar qui promeut « l'agriculture zéro budget ». Il a également parlé de la façon dont ses achats d'intrants et ses charges avaient diminué.
Ganesh Pujari, de Wai, a parlé de ses préjugés et de ses ressentiments envers une autre communauté. Il a réussi à les surmonter en écoutant une incitation décelée en son fors intérieur et en acceptant une invitation d'un vieux couple de l'autre communauté pendant leur festival. Il a été tellement touché par l'amour et les soins qui lui ont été prodigués que ses préjugés et sa colère envers cette communauté ont disparu.
Le moment de silence – cinq minutes – demandé à la suite de ces partages a été impressionnant ! L'ensemble du programme a été soutenu par 70 jeunes villageois : chacun d’eux avait pris des décisions concrètes de changement de vie.